A quoi ça sert ?
La toxoplasmose est une de ces maladies dont on redoute qu’elle ne survienne chez la femme enceinte du fait de l’infestation possible de son bébé. La maladie passe le plus souvent inaperçue chez l’adulte sain, immunocompétent. Tout au plus est elle parfois responsable d’une fatigue et de l’apparition de ganglions disposés en chaîne le long du cou. Par contre, lorsque le parasite responsable parvient à traverser le placenta et infecter le ftus, les conséquences vont de l’avortement aux troubles graves de la vue, en passant par des atteintes cérébrales et autres retards de croissance. L’observation montre qu’avec le terme, la probabilité de passage trans-placentaire augmente alors que la gravité de l’infestation diminue. Les risques d’atteinte du ftus sont de 1% en début de grossesse. Ils atteignent 90% aux alentours du terme.
Qu’est ce que l’on dose ?
On dose les immunoglobulines. Ce sont les substances produites par le système immunitaire quand il détecte une infection microbienne.
Où est ce qu’on le dose ?
On le dose dans le sang. On en extrait le sérum, c’est à dire qu’on retire les globules rouges. On traite ce sérum pour en retirer certaines substances qui peuvent gêner la technique, ce qui aboutit à une certaine dilution. Ce point peut vous paraître un détail technique inutile, il n’en est rien. C’est pour cela que les résultats peuvent difficilement être comparés quand ils proviennent de laboratoires différents, même lorsqu’ils utilisent les mêmes méthodes.
Est ce qu’on doit être à jeun ?
Non
Comment interpréter les résultats ?
Quand le corps entre en contact avec un germe nouveau pour lui, il développe une série de réactions destinées à vous protéger. Entre autres, il fabrique des « missiles » à tête chercheuse. Dans la précipitation de l’alerte, il fabrique des armes un peu grossières, type Scud, dangereuses mais lourdes et peu précises, ce sont les IgM. Dès lors, il prend le temps, peaufine sa réponse et s’applique à fabriquer des missiles plus légers, plus précis, genre Tomahawk, ce sont les IgG. Il abandonne donc progressivement la production des gros missiles pour se consacrer aux nouveaux. Les gros missiles vont circuler un temps et le stock va s’épuiser, on n’en trouvera bientôt plus. Cette séquence est pratique car elle nous aide à dater l’intrusion des germes pathogènes.
Quand on trouve des IgG, et pas d’IgM, on peut dire à la patiente qu’elle a contracté la maladie quelques semaines en arrière. Pour ce qui est de la rubéole, les IgG sont produites aux alentours du 16ième jour après contact avec le microbe.
Docteur Albert Ohayon – Updated: September 22, 2003